On l’a connu lors de nos années montpelliéraines. Nico de Andrea s’imposait de lui-même derrière les platines des meilleurs clubs. Les discussions musicales avec lui étaient top. On parlait de la bonne vieille disco-house de New-York autant des derniers killers tracks taillés pour les clubs. Personnage attachant, humble et talentueux, Nico de Andrea est aujourd’hui un DJ en pleine réussite, à qui tout sourit. Peut-être parce que lui-même sourit à la réussite. Voyez le truc. S’il est un des DJs français les plus sollicités dans l’univers house au sens large, Nico de Andrea n’en demeure pas moins un fervent amoureux de house music, comme vous pourrez le lire dans cette interview que le garçon a bien voulu nous accorder, alors qu’il sort un nouveau morceau intitulé « Home ». Play on !


Genèse

Salut Nico, et bienvenue sur Ezella. Pour démarrer, dis-nous-en un peu plus toi. D’où tu viens, dans quel univers artistique tu as grandi.
J’ai grandi dans un petit village de 2000 habitants dans le sud de la France proche de Cannes. Je n’ai pas particulièrement évolué dans un univers artistique. Hormis quelques cours de piano, on ne jouait pas vraiment d’instruments à la maison mais la musique était bien présente. Du côté de mes parents, on écoutait Goldman ou Cabrel, du côté de mes frères, Sade, Lenny Kravitz ou Stevie Wonder. Malgré tout, ça a du influencer mon penchant pour les chansons plutôt douces ou mélancoliques. 

Qui t’a mis sur les rails de la musique électronique ?
J’ai découvert la musique électronique avec les premières compilations d’hôtels et de restaurants comme Buddha Bar, Bar Fly ou Hôtel Costes puis mes parents m’ont à l’époque gentiment emmené dans ces endroits-là pour que je puisse écouter et rencontrer les DJs. C’est assez vite devenu une passion jusqu’à ce qu’ils m’achètent mes premières platines. J’avais 14 ans.

Quel a été le 1er disque qui t’a vraiment marqué ?
J’ai mis les pieds dans mon premier magasin de vinyles chez Limelight à Cannes. Le vendeur de l’époque, Nicolas Masseyeff, qui est devenu un très gros DJ et producteur de musique par la suite, m’avait sorti une promo du label Soulfuric/Soulsearcher – Feelin Love. Il y a vraiment eu un déclic le jour où j’ai entendu ce morceau puis je me suis intéressé vraiment au Garage, à la House Soulfull, aux divas new-yorkaises, aux Masters at Work, à Frankie Feliciano, à David Morales, à la musique ethnique afro/latine et ça fait plus de 15 ans aujourd’hui que ça reste ma musique de prédilection.

Raconte-nous tes débuts en tant que DJ.
J’ai fait une petite formation d’une semaine dans une école DJ Network à Cannes qui venait d’ouvrir. Un des autres élèves en formation qui était déjà résident dans un bar à Cannes est tombé malade, je l’ai remplacé sans aucune expérience et je suis resté résident du « Living Room » pendant 3 ans. J’avais 16 ans. J’allais en skate au travail. Mon père devait me récupérer devant la porte du bar tous les week-ends à 2h pour me ramener à la maison. J’avais une identité musicale assez défini pour l’époque avec cette House Music vocale et chaleureuse et j’ai gagné assez vite le respect des DJs locaux. 

L’amoureux de House Music

Le morceau que tu aimes toujours passer, des années plus tard.
Le track qui me suit malgré les époques c’est le morceau Octave One – Blackwater. Ce titre est hybride avec une longue intro au violon, une voix soulfull, un beat techno, très musical mais très efficace. Une référence.

Quel DJ t’a le plus marqué durant ta carrière ?
J’ai eu la chance de faire les premières parties de beaucoup de gros DJs dans des scènes très différentes. J’ai souvent été impressionné par les DJs les plus underground comme Carl Cox, Sven Vath ou Luciano pour la capacité à contrôler la foule et à faire basculer la soirée quand ils en ont envie. Musicalement, mon préféré restera toujours Louie Vega. Sa culture de la musique et son éclectisme sont inégalables. 

Parlons production : comment as-tu commencé ? Où est ton studio ? Avec quel matos bosses-tu ?
Je me suis acheté Ableton Live, surtout pour éditer certains morceaux de discos ou faire des bootlegs et des remixs maison pour mes sets. Après j’ai naturellement voulu rajouter des instruments, des synthés, des voix et je me suis retrouvé à créer et à composer ma propre musique. Mon studio est chez moi. Je travaille de manière assez instinctive, je suis vraiment autodidacte pour la production, je sample beaucoup, surtout pour les rythmiques et j’ai des plugins que j’utilise beaucoup comme Trilian pour jouer des lignes de basses ou Omnisphere et Keyscape pour retrouver le grain très chaud des pianos ou des rhodes des morceaux soulfull de l’époque. 

Le producteur

A quel moment de la journée es-tu le plus inspiré pour bosser un morceau ?
J’ai une capacité de concentration assez faible donc je travaille surtout quand j’ai une idée qui me passe par la tête et j’essaie de la réaliser très vite.

T’es plus à l’aise pour bosser un remix ou pour écrire un morceau ?
Je suis très à l’aise dans l’exercice du remix et je travaille souvent mes compositions comme des remixes. Je me concentre d’abord sur la chanson piano-voix puis je construis autour et pas l’inverse. 

Quel est le morceau que tu aurais rêvé de produire ?
Le morceau que j’aurais vraiment aimé produire est le remix du morceau de Black Coffee « Wish You Were Here » par Guy Mantzur. Tout est là pour moi. Une belle chanson, beaucoup d’émotion, une voix magnifique, de la technique, une bonne balance entre éléments organiques et synthétiques. Une belle pièce de musique.

En coulisses

Comment découvres-tu de nouveaux artistes, par quel biais/magazines/blogs ?
Je découvre essentiellement la musique avec Spotify. L’algorithme est souvent très bon, les recommandations plutôt pertinentes. J’ai vraiment de belles surprises.

Comment tu occupes cette période de confinement ?
Pendant le confinement je travaille beaucoup ma musique, mon sound design, j’essaie de collaborer un maximum avec des nouveaux chanteurs mais aussi des producteurs, des ingénieurs du son pour développer mon son et essayer de passer un niveau supplémentaire.

Et pour finir, voici le petit Top5 du moment par Nico de Andrea.

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