Fhin-Trauma-Delicieuse-Music

Soul et mué.

Grand talent et espoir électronique français, basé à Paris, Fhin sortira en novembre prochain l’album « Trauma ». Après deux premiers EPs « A Crack in The Eyes » (sorti en 2016) et « Around.Away » (sorti en 2017), notamment porté par la reprise de « Quand on arrive en ville« , Fhin va sortir le 13 novembre son premier album « Trauma » (Délicieuse Musique).

Un gros et savant mélange de genres, de références, d’influences. Si on peut facilement parler de néo-soul, de downtempo, voire de trip-hop par moments, on peut également glisser vers le hip-hop, l’indie, la pop, la deep-house aussi. On est d’accord pour dire qu’aujourd’hui toutes les barrières ont été fort heureusement défoncées et qu’on est à une époque où tout se mêle de tout, tout s’emmêle partout. Et c’est tant mieux.

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C’est donc précisément ce mélange qu’on adore chez Fhin. Il y a du talent chez ce garçon, beaucoup même, mais il y a aussi de la reflexion, une forme de sagesse philosophique, toute en introspection, toute en douce sérénité. Et quand on lui demande : « Dans quelles conditions l’album a-t-il été réalisé ? On lit que tu t’es mis au vert chez ta grand-mère à la campagne » ? L’artiste répond : Exactement, j’ai investi l’ancienne chambre de mon oncle, chez ma grand-mère, et le disque a été enregistré, produit et mixé dans cette même chambre. C’est une vieille maison dans un coin vert et calme de la banlieue parisienne, c’est un super contexte pour se retrouver et écrire.« 

C’est donc sûrement ce calme environnant qui a été un des éléments maitres de cette pièce artistique aussi bien aérée. Non content de toucher à tout (auteur, compositeur, interprète et producteur) notre Fhin donne même de la voix, et en français s’il vous plait. Un peu comme sur la reprise de « Qaund on arrive en ville » finalement, sauf que là, on n’est pas sur de la reprise les gars, mais sur de la compo originale. Si on sait que c’est un exercice ô combien difficile, on est d’autant plus conquis par l’audace de Fhin de se laisser aller, se laisser porter. De laisser cette pudeur s’exprimer. De « tomber du sommeil », qu’on vous propose d’écouter de suite donc.

Assez incroyable n’est ce-pas ? Complexe et sensible, moderne et paisible. Et quand on cherche un peu à savoir « quel était le leitmotiv initial de cet album », Fhin répond : « Après les deux premiers EP, je n’ai pas sorti de compositions pendant un moment, j’avais du mal à aller au bout du processus parce que j’appréhendais toujours, je finissais par calculer dans quelle direction il fallait que j’aille pour satisfaire telles ou telles personnes, je perdais en naturel. J’ai pris la décision à un moment précis, de faire les choses à l’instinct comme ce fut le cas aux débuts du projet, avant de sortir mes premières musique, de ne pas me contraindre et faire la musique qui me parle. Le gros de l’album a été fait dans la foulée, beaucoup plus facilement. J’ai naturellement ressenti un besoin de beaucoup plus écrire de manière personnelle, d’aborder certains sujets de mon enfance etc. C’est un album très intime, il y a d’ailleurs une apparition de ma grand-mère qui me parle, et une chanson construite autour du chant de mon chien que j’ai eu pendant longtemps.« 

Musicien aguerri, artiste accompli ? S’il est encore tôt pour l’affirmer, on est en tout ca présence d’un réel gars à suivre sans plus attendre. Fhin c’est clairement le genre de musicien qu’on aimerait bien voir sur scène, histoire de voir comment il défend son univers si bien élaboré. Car sur scène, on sait tous que c’est pas la même limonade : la belle formule travaillée en laboratoire, dans de belles éprouvettes par les scientifiques de la mélodie ; une fois sous les projecteurs, devant un tapis de badauds ou de mélomanes, réussir à la reproduire l’exactitude, cette formule, eh beh c’est loin d’être chose aisée.
Petit élément de réponse avec cette vidéo live faite maison, magnifiquement appelée « Confhinement ». Ah, l’amour des mots…

Pour les vrais, pour ceux qui seront allés jusqu’à cette ligne, et qui seront allés écouter les morceaux choisis et postés ici, vous aurez sûrement compris et reconnus les influences musicales de Fhin. Si les dossiers presse parlent forcément, et à juste titre d’ailleurs, d’une ressemblance avec l’anglais James Blake, Disclosure ou Radiohead, c’est bel et bien le fait qu’on nous parle de Pink Floyd qui nous titille un peu le cigare.
Non pas qu’on ne sache pas de quoi il question, ho ça va non, mais plutôt du fait qu’il soit assez rare de trouver des jeunes talents électroniques qui nous citent les Pink Floyd comme références majeures. Et d’ailleurs, on n’a pas hésité à lui demander : « Quelle est la part de l’influence de Pink Floyd et Radiohead dans ton approche de l’écriture ? »

Déjà, je pense être naturellement influencé par les deux groupes dans leur approche de la musique, le fait d’avoir envie d’explorer beaucoup de sonorité, de faire parfois dans l’expérimental et de broder autour de ça pour avoir finalement quelque chose de tangible à partir d’un peu de chaos, laisser des belles erreurs arriver et les exploiter. J’aime aussi leur approche des paroles, qui restent souvent dans la poésie, et l’envie de ne pas entrer dans le premier degrés, de se servir de la voix comme d’un instrument qui a du sens.

Vous l’aurez compris donc. Du lourd de Fhin. Vivement la suite, donc vivement l’album, le 13 novembre les non-moins bogosses de Délicieuse Musique.

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